đŸ€–IActualités du 6 Mai

Bonjour Ă  toutes et Ă  tous,

Comme chaque semaine, retrouvez toute l’actualitĂ© de l’Intelligence Artificielle !

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La France compte environ 750 startups en IA en 2025, soit une augmentation de 25 % depuis 2023. Ces entreprises emploient environ 36 000 personnes .

Source : France Digitale

Et si votre ordinateur aidait à créer une intelligence artificielle mondiale ?

Deux startups, Vana Ă  San Francisco et Flower Labs en Allemagne, lancent une expĂ©rience inĂ©dite : construire un modĂšle d’IA dĂ©centralisĂ©, c’est-Ă -dire sans centre de donnĂ©es gĂ©ant ni serveurs louĂ©s dans le cloud.

Leur idĂ©e : connecter des milliers d’ordinateurs personnels Ă  travers le monde pour former une chaĂźne de calcul partagĂ©e. Chaque participant offre un peu de puissance informatique et de donnĂ©es personnelles, en Ă©change d’un accĂšs au modĂšle commun. BaptisĂ© Collective-1, leur premier prototype compte 7 milliards de paramĂštres – modeste comparĂ© aux gĂ©ants du secteur, mais prometteur.

Pourquoi c’est intĂ©ressant ?

  • Vous contrĂŽlez vos donnĂ©es : chaque utilisateur choisit ce qu’il souhaite partager pour l’entraĂźnement du modĂšle.

  • C’est potentiellement plus Ă©quitable : plus besoin d’infrastructures hors de prix pour crĂ©er une IA et cela ouvre l’accĂšs Ă  de plus petites structures.

  • C’est Ă©volutif : pour grandir, il suffit d’ajouter plus d’ordinateurs Ă  la chaĂźne, ce qui, dans un cercle vertueux, créé aussi un potentiel d’utilisateurs.

Objectif affichĂ© : atteindre 100 milliards de paramĂštres d’ici la fin de l’annĂ©e. Le pari est loin d’ĂȘtre gagnĂ© — reste Ă  prouver si ce modĂšle est vraiment plus Ă©conomique — mais cette approche pourrait rebattre les cartes du secteur et ouvrir la voie Ă  une IA plus dĂ©mocratique et transparente.

Duolingo devient “AI-first” : pari visionnaire ?

La semaine derniĂšre, Microsoft publiait son rapport annuel sur les tendances du travail. Parmi les concepts-clĂ©s : l’émergence des “frontier firms”, ces entreprises pionniĂšres en matiĂšre d’IA, convaincues que les agents intelligents sont la clĂ© pour rentabiliser les investissements IA. Moins de 3 % des rĂ©pondants affirment travailler dans une telle structure.

Duolingo veut clairement rejoindre ce club restreint.

Dans un message relayĂ© sur LinkedIn, son PDG Luis von Ahn annonce que l’entreprise passe officiellement en mode “AI-first”. AprĂšs avoir misĂ© avec succĂšs sur le mobile en 2012, l’entreprise voit dans l’IA le nouveau “shift de plateforme” Ă  ne pas rater. Objectif : automatiser la crĂ©ation massive de contenus pĂ©dagogiques. “Sans l’IA, cela prendrait des dĂ©cennies”, dit-il.

Cette stratĂ©gie implique un bouleversement profond de l’organisation du travail : fin du recours aux prestataires pour des tĂąches automatisables, obligation pour chaque salariĂ© d’utiliser l’IA (Ă©valuĂ©e en entretien annuel), et recrutement bloquĂ© sauf si l’automatisation est impossible.

Une approche similaire a rĂ©cemment Ă©tĂ© dĂ©fendue par Tobi LĂŒtke, PDG de Shopify. Mais si certains y voient une rĂ©volution inĂ©vitable, d’autres appellent Ă  la prudence.

Un rĂ©cent rapport du Becker Friedman Institute (UniversitĂ© de Chicago) montre que les gains de productivitĂ© liĂ©s aux chatbots restent trĂšs modestes : en moyenne, seulement 2,8 % de temps gagnĂ© sur les heures de travail, avec peu d’impact sur les salaires. De leur cĂŽtĂ©, des chercheurs de Carnegie Mellon ont testĂ© des agents IA dans une simulation d’entreprise : l’agent le plus performant n’a rĂ©ussi Ă  accomplir que 24 % des tĂąches.

L’IA, moteur d’une transformation radicale du travail ? TrĂšs surement. Mais pour l’instant, il y a toujours un Ă©cart entre ambitions et rĂ©alitĂ©. Il reste un travail Ă  faire sur l’adoption de ces technologies, leurs comprĂ©hension et l’évaluation de son impact.

Les États-Unis adoptent une premiùre loi contre les deepfakes “intimes”

Cette semaine, la Chambre des reprĂ©sentants des États-Unis a adoptĂ©, Ă  une Ă©crasante majoritĂ© (409 voix contre 2), la loi “Take It Down”. Il s’agit d’une premiĂšre incursion concrĂšte du lĂ©gislateur amĂ©ricain dans le domaine de l’IA, et plus particuliĂšrement dans la lutte contre les dĂ©rives liĂ©es aux deepfakes Ă  caractĂšre sexuel.

PortĂ©e par les sĂ©nateurs Ted Cruz (rĂ©publicain) et Amy Klobuchar (dĂ©mocrate), cette loi criminalise la diffusion non consentie d’images intimes, y compris celles gĂ©nĂ©rĂ©es par l’IA, et oblige les plateformes sociales Ă  les retirer sous 48 heures aprĂšs signalement vĂ©rifiĂ©.

Ce texte intervient alors que les deepfakes pornographiques explosent, dopĂ©s par l’accessibilitĂ© des outils d’IA gĂ©nĂ©rative. Des adolescentes, des cĂ©lĂ©britĂ©s comme Taylor Swift, et de nombreuses jeunes femmes en sont victimes, souvent via les rĂ©seaux sociaux ou les messageries scolaires.

Donald Trump a soutenu publiquement la loi en mars, affirmant vouloir la signer et mĂȘme l’utiliser pour lui-mĂȘme : « Personne n’est traitĂ© pire que moi en ligne », a-t-il dĂ©clarĂ©.

Mais tout n’est pas si simple. Si plusieurs associations saluent une avancĂ©e nĂ©cessaire, comme la Cyber Civil Rights Initiative (CCRI), elles pointent aussi le risque d’abus : l’absence de garde-fous face aux faux signalements pourrait saturer les plateformes de demandes infondĂ©es. Le rĂŽle confiĂ© Ă  la Federal Trade Commission (FTC) pour sanctionner les manquements ajoute une couche de complexitĂ©, d’autant plus que cet organisme est accusĂ© d’ĂȘtre de plus en plus politisĂ©.

En rĂ©sumĂ© : une premiĂšre rĂ©ponse lĂ©gislative forte Ă  un flĂ©au numĂ©rique grandissant, mais qui soulĂšve dĂ©jĂ  des questions sur sa mise en Ɠuvre concrĂšte et ses effets secondaires potentiels.

👀 C’est tout, pour le moment !

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